Ceux qui disent : "L'allemand, c'est dur ; l'espagnol est beaucoup plus facile"

A cet argument, souvent avancé par les enfants eux-mêmes, quelquefois aussi par leurs parents complices ou démagogues, il y a plusieurs réponses possibles, toutes également justifiées.

  1. L'allemand ne serait pas "dur" pour les enfants si les parents leur avaient transmis le dialecte. Certes des difficultés subsisteraient. Mais tout ce qui concerne l'ordre des mots, une bonne partie de la morphologie (les radicaux des verbes) irait de soi. L'allemand est "dur" si les enfants sont de purs francophones quand ils en entreprennent l'étude. Et si de jeunes Alsaciens sont de purs francophones, à qui la faute ?
  2. Toutes les langues ont des aspects par lesquels elles sont difficiles, sur lesquels on se trompe facilement, qu'on mémorise mal. La facilité des débuts de l'apprentissage montre simplement que le plus difficile est encore à venir, si l'on veut réellement apprendre la langue. C'est le cas de l'anglais et de l'espagnol pour de petits francophones.
  3. Quand on va à l'école, on n'a jamais intérêt à choisir des enseignements sur le critère de la facilité. Les efforts intellectuels exigés par l'étude d'une langue supplémentaire sont formateurs en eux-mêmes. L'effort qu'on va consentir pour apprendre une langue servira dans d'autres domaines. L'une des principales tâches de l'école est d'entrainer l'enfant à l'effort.