De la prononciation des noms de famille alsaciens

C'est entendu : chacun prononce son propre nom comme il l'entend. Beaucoup d'Américains ont opté sur ce point pour des solutions qui nous étonnent, et ont même changé la forme graphique en fonction de la prononciation qu'ils souhaitaient imposer. Mais si nous laissons chacun libre de faire ce qui lui plait, cela ne nous empêche pas de faire quelques réflexions sur ce sujet.

Avez-vous remarqué que les journalistes parisiens se sont tous donné beaucoup de mal pour prononcer correctement le nom du cardinal Ratzinger, devenu Benoit XVI ? Imaginons un instant qu'au lieu d'être Bavarois, ce cardinal ait été Alsacien. Comment auraient-ils prononcé son nom ?...

Est-il vraiment nécessaire de changer la prononciation d'un même nom selon l'appartenance nationale de celui qui le porte ? Nous sommes nombreux en Alsace à porter des noms linguistiquement allemands. Il n'y a pas lieu d'en avoir honte, ni d'ailleurs de bomber le torse. C'est un fait, tout simplement.

Et si nous acceptions nos noms tels qu'ils sont ? M. Engel n'est pas Angèle, M. Mauch n'est pas moche, M. Krauth ne s'appelle pas crotte, un produit Rentz n'est pas forcément rance, etc. La plupart des noms ainsi "francisés" ne donnent pas lieu, par bonheur, à des jeux de mots fâcheux. Il est tout de même permis de se demander quel intérêt peut présenter une prononciation artificiellement francisée qui risque de rendre le nom méconnaissable.