Promesse et contrat

Dans un moment de faiblesse, un élu a confessé un jour qu'à ses yeux une promesse "n'engage que ceux qui y croient".

Lorsque le Congrès a été invité, en 1992, à voter un ajout à l'article 2 de la constitution disant que "la langue de la République est le français", on a assuré à la tribune que jamais, au grand jamais, cet article ne serait utilisé contre les langues régionales, mais seulement contre l'anglais. On sait ce qu'il en est advenu : jamais - à ma connaissance - il n'a été utilisé contre l'anglais, mais seulement contre la ratification par la France de la charte européenne des langues minorisées - sans que, du reste, les élus alsaciens aient élevé la voix contre ce tour de passe-passe.

Mais voici qu'un doute affreux nous saisit. Un contrat entre l'Etat et la région Alsace avait prévu une progression modeste mais constante du nombre des enseignants titulaires de classes bilingues. En fait, depuis cinq ans que ce contrat est censé s'appliquer, moins de la moitié des postes promis ont été créés. Et en plus, l'Etat oblige la Région (ou d'autres collectivités locales) à payer certains personnels à ne rien faire. Voyez

http://site.voila.fr/alsacezwei/francais/alaune/actualites/contractuels_au_chomage.htm.

Faudrait-il en conclure que la signature de l'Etat, elle aussi, "n'engage que ceux qui y croient" ?