"Des classes bilingues, d'accord, mais français / espagnol, ou français / anglais"

L'argument qu'on avance, c'est par exemple que l'anglais est la langue de toutes les relations internationales, et que l'espagnol se parle dans la plus grande partie de l'Amérique latine... On trouve pas mal de gens qui sont prêts à user de tous les arguments possibles, pourvu que ce soit pour éliminer l'allemand.

Mais voici un scoop : nous sommes près de la frontière. Au-delà de la frontière, à l'Est, mais aussi au Sud et au Nord, c'est l'allemand qui se parle et qu'on trouve écrit. On aura plus d'occasions de faire des courses à Fribourg, à Bâle ou à Karlsruhe qu'à Buenos Aires, à Londres ou à New-York... Et puis ces Allemands et ces Suisses sont incorrigibles : ils s'attendent à ce qu'on sache l'allemand !

Les entreprises, chez nous, ont souvent besoin de quelqu'un qui sache convenablement l'allemand, alors que l'espagnol leur est moins souvent utile. A nous tous aussi, du reste.

Soyons raisonnables : nos enfants n'iront pas tous pérorer dans les colloques internationaux et à l'ONU ; ils iront tous dans le voisinage. Et puis, savoir l'allemand n'a jamais empêché personne d'apprendre l'anglais en plus. L'alsacien facilite l'apprentissage de l'anglais - mais il vaut mieux tout de même avoir commencé par apprendre l'allemand standard : c'est la langue écrite qui correspond au dialecte.

Comment se fait-il que ces vérités de bon sens aient tant de mal à s'imposer ?