"Mais alors, si on fait la politique que vous souhaitez, que deviendront les Alsaciens francophones ? Il y en a !"

Cette question n'est vraiment pas d'actualité !

Pour l'instant, c'est l'alsacien qui est en train de disparaitre, et ce sont les droits des dialectophones qui sont foulés aux pieds : ils ne peuvent pas s'adresser en dialecte à l'oral, en allemand par écrit, aux administrations, ni à tous les commerçants. Pourtant c'est ce que faisaient spontanément tous nos ancêtres. De quel droit nous a-t-on ôté cette liberté ? Ce n'est pas le moment de s'inquéter pour les droits des francophones.

Dans la situation que j'appelle de mes voeux, chacun en Alsace saurait le français, mais aussi le dialecte et l'allemand standard. Par conséquent, le pur francophone pourrait toujours se faire comprendre. Et si, sous l'influence de son entourage, il prenait la peine d'apprendre lui aussi le dialecte et l'allemand standard, il serait le premier à en tirer avantage.

Dans une telle situation, l'Alsace pourrait enfin jouer réellement le rôle qui est sa vocation historique : celui de trait d'union entre le monde roman et le monde germanique. Une politique sottement assimilatrice nous fait aujourd'hui passer à côté de cette vocation - et par malheur la plupart des Alsaciens ne s'en rendent même pas compte !