Ceux qui se lamentent sur le déclin du dialecte... et se contentent de se lamenter .

Si c'est votre penchant, on ne peut pas vous dire que vous avez tort de penser que le dialecte alsacien est dans une phase de déclin. C'est l'évidence même. Mais...

...commencez par faire un petit examen de conscience. Qu'avez-vous fait, vous-même, que faites-vous, maintenant, pour empêcher ou en tout cas ralentir ce déclin ?

Parlez-vous l'alsacien, systématiquement, ou du moins habituellement, avec toutes les personnes de votre milieu qui le savent ? Parlez-vous (parlerez-vous, avez-vous parlé) toujours ou en tout cas habituellement, le dialecte avec votre conjoint (s'il est dialectophone), et avec vos enfants (même si le conjoint est francophone) ? Lorsque vous avez affaire à un commerçant ou à un artisan qui sait le dialecte, vous adressez-vous à lui en dialecte, régulièrement, et reprenez-vous en dialecte s'il croit bon de vous répondre en français ? (De la part d'un artisan, c'est peut-être une réaction de fierté qui l'empêche de vous répondre en dialecte : il veut montrer qu'il sait le français. Mais si vous insistez, il passera au dialecte.) Interpellez-vous les candidats aux élections sur leur action (leur absence d'action, le plus souvent) en faveur de la langue régionale, c'est-à-dire l'allemand standard et le dialecte ? Faites-vous dépendre, pour une part non négligeable, votre vote de leur attitude sur ce point ?

Si le résultat de votre examen de conscience vous montre que vous n'avez pas fait grand-chose, ou si vous trouvez que tout ce qui est envisagé ici est "impossible", alors cessez de vous plaindre : vous êtes vous-même (co-)responsable de la situation.